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Walser Show
Olga Grumberg / février 2019
Samedi 2 février 2019 à 15 et 18h

Réservation indispensable au 01 43 63 41 61 ou


Walser Show

d’après les oeuvres de Robert Walser L’Etang (Editions ZOE), Petite Prose (Editions ZOE) et Petits Essais (Gallimard)

Etape de travail, sortie de résidence.

Compagnie Théâtre JAVA
Conception et mise en scène Olga Grumberg assistée de Jean-Pierre Petit
avec Renaud Danner, Olga Grumberg, Jean-Pierre Petit, Julie Pouillon, Arthur Verret
Lumière Philippe Sazerat
Son Arthur Verret
Travail sur le corps Delphine Brual

Robert Walser est un coquin. 
Après avoir écrit quelques chefs-d’œuvre, il passe les vingt-trois dernières années de sa vie dans un hôpital psychiatrique, il en sort un jour de noël pour faire une grande promenade dans la neige, et il meurt.

Pour nous il y a d’abord L’Etang, premier texte de théâtre de l’auteur et probablement son tout premier texte. C’est une étrange histoire de famille : un garçon qui ne se sent pas aimé, fait semblant de se noyer dans un étang pour voir comment les siens, et plus particulièrement sa mère, réagiront… Son « coup » fonctionne.
Notre travail sur L’Etang se poursuit comme en écho autour de la rumeur extérieure, ou comme un miroir déformant reflète l’apparente tranquillité de la nature en convoquant même le cabaret, le « Cabaret de la Montagne » par exemple.
Walser n’est pas dupe. Partout il y a de la beauté et de la souffrance. Il joue et jouit de son propre désespoir. Avec humilité, discrétion et exubérance.

Walser Show est une proposition : Comment déceler au cœur même du drame et de la souffrance la joie que Walser en tire. En un mot comment « faire son show » de toute cette discrétion, comment être à ce point dans le plaisir du renoncement et dans sa quête même. Walser n’a cessé de marcher, de passer à autre chose, d’observer, de se promener. Comme il le déclare à la fin de sa vie à son ami Carl Seelig un jour de grand soleil en désignant son parapluie qu’il tient sous son bras : « Il faut bien qu’il sorte lui aussi.» 
Laissons se promener nos parapluies !
C’est bien dans la succession des petites choses, de ses microgrammes par exemple, que s’exerce la puissance de la langue de Walser. Elle célèbre la force des faibles, la faculté d’inventer, de réinventer nos vies. Elle fait son show, elle se fait la malle sans cesse, et ne cesse de nous faire rire, de nous inquiéter aussi et de nous baigner de sa tendresse infinie.

Olga Grumberg