La Nostalgie du Futur
Compagnie K.I.T. - site
Texte et mise en scène Alain Ubaldi
Avec Elsa Granat et Stéphane Schoukroun
Regard dramaturgique Jana Klein
Scénographie Alain Léonési et Wilfrid Roche
Création Sonore Emmanuel Lévy
Lumières Thomas Falinower
Chorégraphie Jean-Pierre Aviotte
Assistante à la mise en scène Jeanne Bred
Préparateur physique Michael Mas
Production diffusion Nadia Lacchin
Nous sommes au début du XXIème siècle. Un homme et une femme au tournant de la quarantaine se retrouvent immobilisés dans la salle d’attente des urgences d’un hôpital déserté. Lui, suite à un accident de voiture et elle, à cause d’une tentative de suicide.
Seuls, livrés à eux-mêmes, ils errent dans les couloirs de l’hôpital à la recherche d’une issue, pendant qu’à l’extérieur, une foule de réfugiés fuyant un feu hors de contrôle, tente de forcer les portes et fenêtres de l’hôpital.
Riviera ou la nostalgie des temps à venir.
Nous vivons une période historique extraordinaire. Notre civilisation est en train de s’effondrer sous nos yeux. L’alerte nous arrive de tous côtés : pandémie, effondrement des ressources naturelles, effondrement des ressources énergétiques et pour finir, effondrement de l’ensemble de la bio-diversité dû à l’incompatibilité de notre mode de production à la nature de notre biotope.
Pour la première fois dans l’histoire de nos sociétés complexes, nous sommes face à un avenir à proprement parler inimaginable. La dynamique à l’œuvre aura des répercussions sur toutes les facettes de notre existence. Et pourtant la société semble entrainée dans une sorte de déni suicidaire, alimenté par l’espérance que, malgré tout, rien ne changera. Sensible à cette question depuis plusieurs années, thématique sous-jacente de tous mes spectacles, le temps était venu pour moi de me confronter à cette « béance ».
Ce terme de la dramaturgie bondienne, polysémique et protéiforme, me semble particulièrement appropriée pour appréhender cet inimaginable. Qu’en dit Edward Bond ? « Vivre dans une société comme la nôtre, c’est comme vivre sur une corde raide : beaucoup de choses nous maintiennent en équilibre mais il y a une immense béance sous nos pieds. Mes pièces entendent perturber les équilibres maintenus entre les choses dans la société, de façon à ce que vous vous rendiez compte de cette béance ».
Je tenterai donc dans Riviera de perturber les équilibres entre les choses mais pas seulement. Afin de rendre visible ce vide si plein qui se cache sous nos pieds pour ne pas se retrouver finalement embourbés, dans ses sables mouvants, en ayant pour unique perspective, de ralentir notre engloutissement.
Alain Ubaldi